Vivre dans un environnement sain... Oui, mais comment ?

Aujourd’hui, je vais aborder un sujet un peu technique dont on ne parle que trop peu souvent et qui est pourtant essentiel ; la ventilation des logements !

Pour vivre dans un environnement sain, il est indispensable de renouveler régulièrement l’air d’un logement, que ce soit un appartement ou une maison.

Ouvrir les fenêtres 10 minutes par jour est nécessaire, mais cela ne suffit pas !

Les pièces humides où le taux d’hygrométrie est important nécessitent une ventilation particulière, qu’il y ait une fenêtre ou non dans ces pièces !

Un peu d'histoire

Quand on aménage un appartement, il faut en tout premier lieu vérifier si une ventilation directe ou mécanique existe déjà.

L’année de construction du bâtiment peut déjà donner une bonne indication ;

Avant 1937, les logements ne comportaient très souvent aucun dispositif spécifique pour l’aération car aucune règlementation n’existait, mais les bâtiments étaient alors peu étanches. L’air passait par les fenêtres, les conduits de cheminée…

Entre 1937 et 1958, la législation a obligé le maître d’ouvrage à prévoir des conditions minimales de ventilation comme la création de grilles d’entrée d’air en façade.

À partir de 1958, un arrêté a définis des règles un peu plus précises, puis de 1970 à 1983, les logements ont été équipé de ventilation naturelle voir parfois de ventilation mécanique.

La réglementation de 1982 a introduit des exigences en termes de débit d’air extrait.

Enfin, depuis 2001, la réglementation a imposé que tous les logements neufs soient équipés d’une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC).

Il est également très fortement conseillé d’en prévoir lors de la rénovation d’un logement… si cela est possible !

La ventilation naturelle :

Dans le cas de la ventilation naturelle, la circulation de l’air est réalisée par conduits à tirage naturel, sans moteur. Les entrées d’air frais doivent être propres et non obstruées ce qui est pourtant bien souvent le cas.

Il est possible de changer les grilles murales par des modèles plus modernes.

La présence de moisissures ou de peintures écaillées peut être un signe que la ventilation naturelle n’est pas suffisante.

Bouche d'aération pour une ventilation naturelle dans un immeuble des années 70. En savoir plus sur cette réalisation.

La ventilation mécanique contrôlée (VMC) :

La ventilation mécanique contrôlée est plus efficace qu’une ventilation naturelle classique. Elle fonctionne par extraction d’air et comporte des entrées d’air dans les pièces principales (chambre et séjour), des bouches d’extraction d’air dans les pièces humides (cuisine, salle de bains, WC), des conduits de circulation de l’air et un groupe d’extraction pour évacuer l’air vicié à l’extérieur du logement.

En fonction de la date de construction de l’immeuble, il peut déjà y avoir  un moteur en toiture pour l’ensemble des logements. Un moteur individuel peut avoir déjà été posé précédemment.

Pour s’assurer que le système existant fonctionne bien, un premier test peut être fait en plaçant une feuille de papier devant les bouches d’extraction. Si la feuille reste plaquée sur la bouche, c’est que l’installation fonctionne probablement correctement. En cas de doute, un test plus poussé peut être fait par un professionnel.

Pour que cela fonctionne, il faut obligatoirement prévoir des entrées d’air dans les pièces de vies et détalonner les portes d’un à 2 cm. Cet espace sous les portes permet le passage de l’air lorsqu’elles sont fermées.

Lorsque le moteur est encastré dans un faux plafond, il est indispensable de prévoir une trappe d'accès pour l'entretien.     En savoir plus sur cette réalisation.

 

Les différents modèles proposés sur le marché :

La VMC Auto réglable a un débit constant. Elle ne prend pas en compte le taux d’humidité ni la température intérieure et extérieure du logement.

Ce type de VMC doit fonctionner en continue… pourtant on entend souvent qu’elle peut fonctionner avec la lumière ou être temporisée.

Faire fonctionner une VMC avec la lumière d’une pièce n’est pas une bonne idée, pour plusieurs raisons ;

. Il faudrait avoir un moteur par pièce.

. La journée, si la pièce possède une fenêtre, la VMC ne fonctionnerait pas.

. Lorsque l’on sort de la pièce, que l’on éteint la lumière, la VMC s’arrête. Or l’humidité n’a pas forcément eu le temps d’être évacuée.

. Si l’on s’absente plusieurs jours, il n’y aura pas d’aération du logement.

La temporisation est une solution qui permet au moins d’éviter que la VMC  ne s’arrête dès que l’on éteint la lumière. On peut la programmer pour fonctionner quelques minutes après. Cela ne règle pas les autres points.

On peut argumenter qu’un fonctionnement en continue est bruyant et que cela consomme de l’énergie. Il existe souvent deux vitesses sur une VMC. Il faut donc bloquer la VMC sur la petite vitesse.

Pour évier le bruit, il souhaitable de prévoir un caisson isophonique sur suspentes anti vibratiles.

 

Le must, c’est la VMC Hygroréglable. Elle prend en compte le taux d’humidité d’une pièce pour contrôler la ventilation. Elle est plus chère à l’achat, mais plus économique à l’usage, car elle limite les déperditions de chaleur.

Pour aller encore plus dans le détail, il existe une VMC hygroréglable type A qui est capable de mesurer le taux d’humidité des pièces humides (salle de bain, cuisine, WC) et de ne s’enclencher pour évacuer l’air intérieur que lorsqu’il devient trop humide. L’arrivée d’air neuf se fait cependant en continu.

Et la VMC hygroréglable type B qui possède la capacité de régler et d’adapter l’ouverture de ses entrées d’air et bouches d’extraction. Cette fonctionnalité limite la quantité d’air frais qui rentre dans le logement et diminue de fait les besoins en chauffage. Le renouvellement de l’air est alors complètement adapté au taux d’humidité du logement. La VMC hygro B permet des économies d’énergie non négligeables.

Seul inconvénient, les grilles d’entrée d’air sont volumineuses et pas très esthétiques, notamment lorsque l’on rénove un appartement ancien type haussmannien par exemple !

Grille hygroréglable pour fenêtre

VMC simple flux ou VMC double flux ?

Je pense que la VMC n’a (presque) plus de secret pour vous…

Mais on entend souvent parler de VMC simple flux et de VMC double flux… Quelles sont leurs différences ?

La plus courante, notamment en rénovation, est la VMC simple flux car c’est le système le plus simple à mettre en place. On peut l’évacuer sur une façade sur cour avec l’autorisation du syndic ou en passant par un conduit de cheminée existant. Elle a pour unique fonction de renouveler l’air vicié de la maison (humidité, bactéries…).

La VMC double flux a quant à elle une double mission : le renouvellement de l’air mais aussi la récupération de chaleur. En effet, l’air froid qui rentre dans la maison est chauffé au contact de l’air chaud qui sort de la maison. C’est un système de ventilation très moderne qui est installé essentiellement dans le neuf, car ce dispositif est difficile à installer dans les immeubles anciens (peu de place dans les conduits existants).

La VMC est-elle indispensable dans la cuisine s’il y a une hotte ?

La VMC est fortement recommandée dans une cuisine, la hotte ne fonctionnant pas en continue. Elle ne pourra pas non plus remplacer la hotte, celle-ci absorbant la majorité des graisses et fumées de cuisson.

Le conduit d’extraction de la VMC devra être indépendant de celui de la hotte. Il faudra donc deux conduits d’extraction, ce qui n’est pas toujours possible dans les immeubles anciens.

S’il n’y a qu’un seul conduit, il faudra l’utiliser pour la VMC et opter pour une hotte à recyclage… Si on a besoin d’un conduit pour une chaudière, cela complique encore un peu plus !

Si l’on ne souhaite pas de hotte dans la cuisine (ce qui peut être le cas pour une kitchenette par exemple), la VMC risque de s’encrasser et de se détériorer plus rapidement.

Il est, de toute façon, fortement conseillé d’entretenir la VMC en réalisant un nettoyage régulier des bouches et du moteur.

 

 

 

 

© Flora Auvray - 2021