Et si on parlait Parquet - épisode 2

Après avoir fait un article sur la rénovation des parquets anciens, voici un petit tour d'horizon concernant les parquets neufs !

 

Les parquets neufs

Les atouts du parquet sont nombreux ; le bois fait entrer la nature dans un logement, il est chaleureux et intemporel, facile à nettoyer, évite des acariens...

Beaucoup de qualités qui font que c'est le choix de beaucoup de personnes, plutôt qu'un carrelage ou un revêtement de sol souple. Si dans les années 90, les moquettes avaient le vent en poupe, ce n'est plus le cas aujourd'hui à quelques exception près, notamment dans les chambres.

Il existe de nombreux types de parquets et il n'est pas toujours facile de choisir...

Je vais tâcher de vous donner quelques indications, loin d'être exhaustives :

Le parquet massif

Le parquet massif est le revêtement traditionnel des maisons ou des appartements anciens. Il est généralement en chêne car cette essence est la plus répandue, mais aussi reconnue pour sa solidité et sa résistance dans le temps. On peut cependant en trouver dans d'autres essences comme le châtaignier, le frêne, le merisier, voir même le wengé, l’iroko ou le teck... pour n'en cité que quelques uns.

Le parquet massif a une grande durée de vie. On peut le poncer et le vitrifier un grand nombre de fois, mais il ne faut pas atteindre la languette intérieure qui permet d'assembler les lames entre elles. Sinon, les lames finiront pas casser.

Il se pose traditionnellement cloué sur des lambourdes.

Il peut aussi être collé sur une chape si celle-ci est parfaitement sèche en profondeur. Le bois est en effet très sensible à l'humidité et il pourra se "voiler" si la chape n'est pas totalement sèche. Il faut être très vigilant sur ce point. Ne pas être pressé, faire plusieurs tests d'humidité avant de prévoir la pose.

Les bois massifs sont aussi malheureusement séchés bien moins longtemps qu'auparavant donc plus sensibles à l'humidité...

A noter que la « traçabilité » d’une lame de parquet massif peut être assurée dans son intégralité.

 

Le parquet contrecollé

Le parquet contrecollé se compose généralement de trois couches collées sous pression : une sous-couche en bois tendre pour la stabilité, une âme centrale en bois de résineux comme le sapin ou l'épicéa pour la robustesse et une couche d’usure en bois noble de type chêne, merisier, noyer ou frêne par exemple, de 2 à 6 mm d’épaisseur. Parfois, une couche supplémentaire de liège peut être ajouté en sous-face par certains fabricants pour l'isolation phonique.

L'apparence du vrai bois est conservée mais il a une plus grande stabilité grâce à sa structure multicouche ; il y a moins de risque que les lames ne se voilent.

Il peut être installé en pose collée ou flottante. Je préfère pour ma part la première option, plus stable.

Je préconise de prendre la couche d'usure la plus épaisse possible (5 à 6 mm) pour pouvoir poncer et vernir plusieurs fois le parquet. Il faut éviter les couches d'usure trop fines, généralement proposés pour les parquets les moins chers.

 

Dans cet appartement de 25 m2, nous avons opté pour un parquet contrecollé de 16 mm d'épaisseur, lames de 14 cm, vernis d'usine chêne clair. Photo @Géraldine Andrieu   Projet à découvrir ici.

Le parquet stratifié

J'en parle car on le nomme "parquet" mais cela n'en est pas vraiment au sens strict du terme. La couche de stratifié ne fait qu'imiter le bois. Il s'agit d'un décor imprimé haute définition collé sur un support en fibres de bois.

Ce type de parquet est moins couteux et généralement facile à poser, mais il est impossible de le poncer ou de le réparer. Personnellement, je ne le conseille généralement pas sauf dans des cas particuliers (petits budgets, pièces peu utilisées...). J'ai, par ailleurs, toujours une préférence pour les vraies matières plutôt que pour les imitations.

 

Le choix du motif décoratif

La pose à l’anglaise

La pose à l'anglaise est la pose la plus classique et la plus souvent utilisée. Des lames de largeurs identiques (étroites ou larges) sont posées parallèlement les unes aux autres, disposées avec des joints décalés d'une manière aléatoire.

Les lames doivent toujours être posées perpendiculairement aux fenêtres. Cela permet d'éviter d'accentuer les petits défauts éventuels.

Appartement Paris 8, avec un parquet neuf verni d'usine à lames droites, pose à l'anglaise. Photo @Géraldine Andrieu  Projet à découvrir ici.

Il existe aussi le parquet à l’anglaise en coupe de pierre, moins courant. Dans ce cas, toutes les lames sont de la même longueur, les joints sont alignés une rangée sur deux.

 

Le parquet en Point de Hongrie

Le parquet en Point de Hongrie est aussi appelé "à la française" ou "à chevrons". Il est constitué de lames de mêmes dimensions, ayant les extrémités coupées en diagonale, posées bout à bout et qui forment des décors parallèles. Les largeurs des axes sont calculés en fonction des dimensions de la pièce. Pour un calepinage parfait, les longueurs des lames et les coupes diagonales sont réalisées sur-mesure.

Appartement Paris 8, avec un parquet neuf en Point de Hongrie, verni sur place avec un vernis à base aqueuse qui ne teinte pas le bois. Photo @Géraldine Andrieu                          Projet à découvrir ici.

Le parquet à bâtons rompus

La pose à bâtons rompus est assez similaire, mais les lames ne sont pas coupées en diagonale. Comme pour le parquet en Point de Hongrie, les travées seront placées perpendiculairement à la lumière.

Parquet avec une pose à bâtons rompus.

Les calepinages originaux

On peut créer aussi des calepinages originaux en mélangeant les largeurs de lames et / ou les inversant de sens ponctuellement. Les possibilités sont très grandes et l'imagination est au rendez-vous pour créer un sol unique et moderne, comme le propose la marque suisse Bauwerk.

Des calepinages originaux proposés par la marque Bauwerk.

 

Choisir un parquet éco-responsable :

Il est souhaitable de choisir un parquet si possible de production française, ou du moins européenne, plutôt qu'un parquet provenant d'un pays lointain.

L’étiquette sanitaire est obligatoire en France pour les matériaux de construction et de décoration. Elle indique le niveau d’émissions en composés organiques volatils (COV) par une classe allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions). Les parquets de fabrication française sont tous classés A ou A+.

On choisira de préférence un parquet avec le label PEFC* qui garantie une gestion durable des forêts et la lutte contre la déforestation.

 

Le cas du bambou :

Concernant les essences, il y a le choix... mais il vaut mieux éviter les parquets dit exotiques comme le Merbau ou l'Ipé, qui proviennent de pays lointains...

Je vous parlerai cependant du parquet en bambou. Le bambou n'est pas considéré comme un bois, mais comme une plante de la famille des graminées. Le bambou n'est pas cultivé en Europe, mais on peut trouver des parquets fabriqués en Europe avec du bambou provenant de filières certifiées (FSC**).

Le bambou est considéré comme un matériau écologique et durable, car il a un cycle de croissance très rapide de 5 ans (pour comparaison, le chêne a un cycle de croissance d'environ 70 ans !). C'est de plus une plante neutre en CO2.

Le bambou massif est aussi plus résistant aux rayures que les parquets traditionnels. Sa densité naturelle lui permet de mieux résister que le bois aux écarts de température.

Un parquet en bambou dans une suite parentale. Photo @Géraldine Andrieu  Projet à découvrir ici.

 

Quelles finitions pour un beau parquet ?

Le parquet peut être traité en usine, ce qui est souvent le cas pour les parquets contrecollés, mais généralement on vitrifie sur place les parquets massifs.

Vernir ou huilé un parquet, entre les deux solutions, laquelle choisir ?

La finition huilée permet un plus beau touché de surface et conserve plus l’aspect naturel du bois qu'un parquet vitrifié.

Après le passage de l'huile, la teinte du bois peut-être légèrement modifiée. L'application de l'huile peut faire remonter à la surface les tanins du bois notamment pour des essences telles que le chêne ou le châtaignier.

Les "huiles végétales" respectent un mélange de matières premières d'origine végétale, comme l'huile de lin ou l'huile de bois de chine...

Les produits appelés « huile dure » continent pour la plupart des résines synthétiques pour une dureté supérieure.

A noter qu'un parquet huilé nécessite plus d'entretien qu'un parquet vitrifié, les taches de vins ou de graisse doivent être essayées très vite et le parquet devra être "ré-huilé" tous les un à deux ans en fonction de l'usage. L’entretien se fera au savon noir qui permettra aussi de nourrir un peu plus le parquet huilé.

Je recommande ce type de finition plutôt pour des gens très soigneux, sans enfants en bas âge !

 

La vitrification permet d'imperméabiliser le parquet d'une manière beaucoup plus importante. L'entretien au quotidien est beaucoup plus facile. L'effet perlant et la protection aux taches ménagères sont supérieures. Les parquets vitrifiés ont aussi une meilleure résistance à l’abrasion et à la rayure.

Les vernis existent en finitions mate, satinée ou brillante. Ils existent en version polyuréthane solvanté ou à base aqueuse.

Evidemment, les vernis en phase aqueuse sont plus respectueux de l'environnement, ils sont sans odeur et sans COV. Il ne fonce pas du tout le parquet, ce qui n'est pas le cas des vernis solvantés, qui foncent très légèrement le bois. Ces derniers sont aussi beaucoup plus solides que les vernis à base aqueuse.

Généralement, je conseille de passer 2 couches de vernis dans les pièces peu exposées comme les chambres ou les salons, mais de prévoir 3 couches dans les zones de plus grands passages comme les entrées, les couloirs, voir les cuisines, même si la pose d'un carrelage est plus conseillée dans ces dernières.

L'entretien d'un parquet vitrifié peut se faire à l'aide d'un balai éponge avec de l'eau tiède et de savon noir. Il faut éviter les produits tout prêt vendus dans les grandes surfaces qui encrassent les parquets ! L'entretien quotidien d'un parquet vitrifié est très simple !

Il peut être reponcé et vitrifié au bout de quelques années en fonction de l'usage. On compte généralement entre 5 à 10 ans avant de devoir revitrifier un parquet.

Evidemment, cela implique de vider l'appartement ou du moins la pièce concernée !

 

On peut aussi teinter un parquet. Il existe de multiples teintes que l'on peut même mixer ensembles. Je conseille fortement de faire faire des essais de teinte + vitrification sur des lattes du même parquet pour être sûr que le résultat est celui attendu.

Cependant, je déconseille fortement les teintes foncées. Si une rayure est faite sur le parquet, celle-ci se verra beaucoup plus que si la teinte naturelle du bois a été conservée.

J'espère que cet article vous a plu. N'hésitez à consulter les articles précédents... ou même à vous abonner !

 

* Pour en savoir plus Label PEFC

** Créé en 1993, le FSC (Forest Stewardship Council®, ou Conseil de Soutien de la Forêt) est un label international garantissant que les bois utilisés se conforment aux procédures de gestion durable des forêts. 

© Flora Auvray - 2021