Un couple m'appelle un jour. Ils viennent d'acheter un appartement de 60 m2 dans un immeuble des années 70 à Boulogne. Tout est à refaire du sol au plafond. Ils savent ce qu'ils veulent. Et ce qu'ils ne veulent pas. Un chantier facile, en somme... Les études se passent sans soucis. Les clients décident vite.
Nous aurons cependant quelques difficultés imprévues que je vais vous conter...
Pour commencer, voici quelques photos de l'état de l'appartement, tel que nous l'avons découvert.
Je ne m'étendrai pas, vous avez compris !
Le grand avantage de cet appartement est incontestablement une terrasse et sa vue vers le parc de Saint-Cloud et la vue de la chambre vers La Défense. En voici un apercu...
Après environ 3 mois d'étude, puis la réception des devis et le choix des entreprises (en corps d'état séparés) qui se passèrent sans difficultés, le chantier peut commencer.
Nous avions très vite vu que l'isolation de cet appartement, situé au 12ème étage, était plus que précaire - voire tout à fait inexistante. Nous avons donc commencé par isoler tous les murs extérieurs. Nous avions prévu de poser ensuite un carrelage façon marbre de Carrare au sol....
C'est là que les choses se sont corsées. En effet, cet immeuble est chauffé par les sols et les plafonds : 1/3 par les sols, 2/3 par les plafonds. Or, le carrelage ne se colle que lorsque le chauffage par le sol est éteint (sinon, il n'y a aucune garantie sur la colle qui peut ne pas adhérer). Et, justement, la copropriété vient de demander l'allumage du chauffage - nous sommes début octobre !
De plus, la présidente du conseil syndical informe mon client qu'il est interdit de poser du carrelage au sol dans cet immeuble ! Après vérification dans le règlement de copropriété, il s'avère que rien n'indique une telle chose... Et nous apprenons, par le gardien, que plusieurs copropriétaires ont posé sur carrelage au sol dans leurs appartements.
Mais le chauffage ayant été mis en route, nous nous voyons déjà repoussant la pose du carrelage à l'arrêt de celui-ci... C'est-à-dire en mai !
Heureusement, après une enquête auprès du syndic, du chauffagiste de l'immeuble, des visites chez certains voisins, nous finissons par découvrir - non sans mal - qu'il est possible de couper le chauffage 2 appartements par 2 appartements.
Il ne reste plus qu'à convaincre la voisine... Commence alors un parcours du combattant. Impossible de la joindre, de la croiser... Le plombier qui travaille dans l'appartement accepte de faire le guet certains jours à partir de 7h30 le matin ou le soir vers 20h !
Il finit, au bout de 10 jours de patience, par accéder à l'appartement de la voisine et réussir à couper le chauffage par le sol (il lui reste heureusement 2/3 de fonctionnement par le plafond, et il ne fait pas encore trop froid). 15 jours de perdu, mais c'est mieux que 7 mois ! Nous avons frisé la catastrophe !
3 jours plus tard (il faut que le sol soit parfaitement froid), le maçon commence la pose de l'isolant phonique avant de poser le carrelage (grès cérame rectifié).
Pendant tout ce temps, le chantier avance : le plombier - quand il ne fait pas le guet - passe ses tuyauteries, l'électricien ses gaines, et le staffeur pose la corniche du salon.
Ensuite, c'est au tour des menuisiers d'œuvrer. Il faut dire que, sur ce chantier, ils ont du travail. Des placards sur mesure sont prévus dans toutes les pièces... Et, comme toujours, cela se fait dans la bonne humeur ! Ils sont soulagés... Ils ont failli garder les placards dans leur ateliers 7 mois de plus !
Le peintre, lui, a du fil à retordre avec les bétons cirés de la salle de bains et des toilettes... En effet, il faut trouver le bon geste, celui qui plaît aux clients... Plusieurs passes sont nécessaires.
La hauteur sous plafond n'étant pas très grande, j'ai proposé aux clients des portes toute hauteur avec des serrures à pênes magnétiques invisibles. L'ouverture se fait par pression sur une petite plaque en inox affleurante. Sobriété et simplicité.