Aujourd'hui, je vais vous parler Parquet et comme c'est un vaste sujet, je n'aborderai ici que la rénovation des parquets anciens.
Dans un prochain article, ce sera au tour des parquets neufs...
Les parquets anciens
Quelque soit les époques, le parquet a été le revêtement de sol le plus utilisé. Les motifs, les largeurs des lames, les essences de bois ont pu cependant changer avec les modes...
On trouve par exemple de magnifiques parquets anciens dans les châteaux, les hôtels particuliers ou dans les appartements dit Haussmanniens...
Cela peut être des parquets à lames droites ou au Point de Hongrie. Si les parquets en Point de Hongrie sont souvent posés dans les pièces de réception, les parquet à lames droites, moins couteux, se retrouvent plus souvent dans les circulations et les chambres.
La rénovation des paquets
Parfois très endommagés, il est pourtant généralement assez facile de les rénover ; on peut changer les lames les plus abimées, caler les lames qui grincent par injection de mousse polyuréthane, les poncer, les vitrifier.
Parfois lorsqu'ils peuvent avoir été recouverts de moquette. Dans ce cas, on peut avoir de vilaines surprises...
La moquette peut avoir été clouées sur les lames qui se retrouvent constellées de petits trous.

Dépose d'un parquet en point de Hongrie constellé de petits trous...
Seule solution (si on n'aime pas trop le gruyère !) ; déposer les lames et reposer des lames neuves réalisées sur-mesure pour respecter l'entre-axe des lambourdes, comme c'est le cas sur ce chantier en cours de réalisation dans le 16ème arrondissement de Paris.
Autre mauvaise surprise un peu moins problématique ; sous la moquette, une épaisse couche de ragréage* a été (malencontreusement) passée sur le parquet. Si la couche est fine, la réalisation d'un ponçage rapide sera suffisant. Si la couche est épaisse, le ponçage pourra prendre plusieurs jours.
Cela prend du temps, mais l'avantage, c'est que, généralement, on retrouve un parquet en très bon état dessous. En effet, le ragréage et la moquette ont pu protéger le parquet !
Ce fut le cas, dans ce très bel appartement Haussmannien de 190 m2 transformé en bureaux ;

Ragréage en cours de réalisation.

Une fois le chantier finalisé. Sous la moquette et le ragréage, un très beau parquet en Point de Hongrie - Photographe : Géraldine Andrieu.
Ce projet est à découvrir ici.
Autre exemple, dans un appartement situé non loin de l'Elysée ;
Après la dépose de la moquette, de panneaux d'aggloméré et un long ponçage du ragréage, nous avons eu la merveilleuse surprise de découvrir un superbe parquet "Versailles"... qui est apparu au fur et à mesure du ponçage ! Quel dommage de cacher un si beau parquet !
Comme son nom l’indique, le parquet Versailles a été créé pour le célèbre château. Ce parquet se compose de grands panneaux carrés à motifs enchâssés dans des traverses, l’ensemble placé dans un encadrement. Il est assez rare d'en trouver dans les appartements parisiens de surfaces modestes. Ce fut pourtant le cas ici dans cet appartement de 3 / 4 pièces !


Lames droites, Point de Hongrie, parquet Versailles... Chaque parquet à son charme et sa beauté.
Autres modes de pose
D'autres types de poses existent mais ils sont beaucoup plus rares.
Pour exemple, je prendrais un parquet posé dans la villa Savoye réalisée en 1930 par Le Corbusier.
Il a utilisé un parquet à lames droites pour faire un jeu de damiers très élégant.

Une chambre de la villa Savoye.
Le parquet "mosaïque"
Dans les immeubles des années 20 à 70 environ, on trouve souvent le parquet "mosaïque" qui se compose de carrés de bois, composés de lamelles de petites dimensions, très peu épaisses.
Pour l'histoire, ce type de parquet s'appelle aussi le parquet Noël... Car c'est la Société Noël qui a inventé ce type de parquet de conception nouvelle, après la première guerre mondiale. Les premières applications datent des années 1920, elles atteindront le chiffre de 1 million de mètres carrés en 1957, puis 4 millions en 1962 ! L'intérêt est la faible épaisseur et les lames très étroites qui permettaient un moindre coût et une rapidité de pose.
Il est passé de mode et on l'apprécie moins à l'heure actuelle. Pour lui donner du cachet, je l'ai déjà teinté avec une couleur foncé type Wengé qui lui donne un aspect plus contemporain et de la personnalité.
La cas de la Villa Cavrois de l'architecte Robert Mallet Stevens (1929)
En visitant la villa Cavrois située non loin de Lille, j'ai été étonnée de découvrir qu'un parquet mosaïque recouvrait une grande partie des sols.
Suite à l'abandon et à la détérioration de la villa, et lors de la restauration, 80% des parquets existants ont pu être récupérés et restaurés. Chaque lamelle de bois a été minutieusement remplacée à la main par l'entreprise Jadoul de Bruxelles qui a rejointoyée les lames de bois au moyen de ciment teinté à base de magnésium.
Le résultat est magnifique et particulièrement résistant au trafic intense. Les parquets mosaïques de la villa sont majoritairement composés de chêne (dans les parties courantes), de zingana (dans la salle à manger des enfants), d’acajou (dans le fumoir) et d’iroko (dans le hall-salon).
Nous sommes en présence ici d'un parquet mosaïque de grande qualité !

L'état de la villa lors de sa "redécouverte" après un long abandon de plusieurs 10ème années. Cette pièce n'a pas été rénovée et a été conservée intacte pour montrer le chemin parcouru avec la rénovation entreprise.

Le salon de la villa Cavrois une fois rénové et meublé - Architecte Robert Mallet Stevens

*Le ragréage est un mortier composé d'un mélange de ciment, d'eau et de sable. Il peut être autolissant ou fibré. Il sert à niveler une surface avant la pose d'un carrelage ou d'un revêtement de sol souple, par exemple.

